16 novembre 2009

PREVENTION DES CANCER : ALIMENTATION ET ACTIVITE PHYSIQUE!


L@ Minute Nutrition

Lettre n°392, jeudi 5 novembre 2009

Thème :
Alimentation, nutrition, activité physique et cancer

Les recherches au cours des quarante dernières années ont montré l’influence de la nutrition sur la survenue de certains cancers. Source de facteurs de risque et de facteurs protecteurs, la nutrition qui englobe à la fois l’alimentation et l’activité physique fait partie des facteurs comportementaux sur lesquels il est possible d’agir pour accroître la prévention des cancers. C’est ce que montre très clairement le rapport du World Cancer Research Fund (WCRF) et de l’American Institute for Cancer Research (AICR), paru fin 2007. Ce rapport est issu d’un long processus d’analyse de la littérature scientifique et d’évaluation du niveau de preuve. Seuls les niveaux de preuve convaincants ou probables sont concluants pour la prévention des cancers et conduisent à des recommandations de santé publique. L’adaptation de ces données pour la France a été intégrée à l’actualisation, parue en février 2009, d’une brochure présentant les liens entre alimentation, nutrition et activité physique et cancers à la demande de la DGS et menée par l’INCa et le réseau NACRe (réseau National Alimentation Cancer Recherche).

Principales relations concluantes entre des facteurs alimentaires ou nutritionnels et le risque de cancers, mentionnées dans le rapport WCRF/AICR (2007)
Les facteurs entraînant une augmentation du risque de cancers :

· Surpoids et obésité
· Boissons alcoolisées
· Viandes rouges
· Charcuteries
· Sel
· Aliments salés
· Compléments alimentaires à base de bêta-carotène
Les facteurs entraînant une diminution du risque de cancers :
· Activité physique
· Fruits
· Légumes non féculents
· Aliments contenant des fibres
· Allaitement

Le surpoids et l’obésité augmentent le risque de nombreux cancers. Il a été estimé qu’en France pour l’année 2000, le surpoids et l’obésité ont été responsables d’environ 2 300 décès par cancer. En 2007, le surpoids concernait 31 à 32 % de la population adulte en France et l’obésité 12 à 17 %. Le risque de surpoids ou d’obésité est diminué de manière convaincante par la pratique d’activité physique et de manière probable par la consommation d’aliments à faible densité énergétique.
La consommation excessive de viandes rouges et de charcuteries augmente le risque de cancer du côlon et du rectum. Un quart de la population consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine : 39 % des hommes et 13 % des femmes et plus d’un quart de la population consomme au moins 50 g de charcuteries par jour.
Les données actuelles concernant les compléments alimentaires incitent à la prudence car leur utilisation peut présenter plus de risques que de bénéfices. Par exemple, il a été observé chez des fumeurs ayant consommé des compléments alimentaires à base de bêta-carotène, une augmentation de risque de cancer du poumon.
La consommation de sel et d’aliments salés augmente de manière probable le risque de cancer de l’estomac. La proportion des forts consommateurs (apports totaux en sel supérieurs à 12 g par jour) représente près d’un quart des hommes et 5 % des femmes.
À côté de son implication dans la protection vis-à-vis de la surcharge pondérale, l’activité physique est associée à une diminution de risque de cancers du côlon, du sein après la ménopause et de l’endomètre. Pour l’année 2000, il a été estimé qu’en France environ 2 200 décès par cancers étaient attribuables à l’inactivité. En France, 63 à 79 % des adultes de 18 à 74 ans pratiquent un niveau d’activité physique équivalent à au moins 30 minutes d’activité physique modérée par jour au moins 5 fois par semaine. Un niveau d’activité physique élevé est pratiqué par 44 à 46 % des adultes.
La consommation de fruits et légumes a un effet protecteur jugé comme probable sur les cancers des voies aérodigestives supérieures (œsophage, cavité buccale, larynx et pharynx), les cancers de l’estomac et du poumon (pour les fruits seulement). De plus, faibles en calories, les fruits et légumes participent au maintien d’un poids corporel normal et à la prévention du surpoids et de l’obésité. Une alimentation riche en fibres (céréales complètes, fruits, légumes, légumineuses) est associée à un moindre risque de développer un cancer colorectal (niveau de preuve probable). Moins de la moitié (43 %) de la population adulte consomme au moins 5 fruits et légumes et environ un tiers en consomme moins de 3,5 portions par jour.

Le terme « anticancer », souvent utilisé dans les ouvrages et par les médias, est un raccourci abusif et trompeur. Il peut laisser supposer que la consommation d’un aliment particulier va guérir les personnes atteintes d’un cancer, ce qui est scientifiquement et cliniquement infondé. Il peut aussi laisser penser que manger un aliment donné va protéger du cancer. Le cancer est une pathologie multifactorielle (facteurs environnementaux et génétiques). Si une alimentation équilibrée peut contribuer à réduire le risque de certains cancers, aucun aliment à lui seul ne peut s’opposer au développement de cette pathologie.


Recommandations pour la prévention primaire des cancers
Activité physique
· Limiter les activités sédentaires (ordinateur, télévision...).
· Chez l’adulte, pratiquer au moins 5 jours par semaine au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée comparable à la marche rapide ou pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée comparable au jogging.
· Chez l’enfant et l’adolescent, pratiquer un minimum de 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée sous forme de jeux, d’activités de la vie quotidienne ou de sport.
Fruits et légumes
· Consommer chaque jour au moins 5 fruits et légumes variés (quelle que soit la forme : crus, cuits, frais, en conserve ou surgelés) pour atteindre au minimum 400 g par jour.
· Consommer aussi chaque jour d’autres aliments contenant des fibres tels que les aliments céréaliers peu transformés et les légumes secs.
· Satisfaire les besoins nutritionnels par une alimentation équilibrée et diversifiée sans recourir aux compléments alimentaires.
Allaitement
· Pour le bénéfice de la mère et de l’enfant, allaiter son enfant.
· Allaiter si possible de façon exclusive et idéalement jusqu’à l’âge de 6 mois.
Boissons alcoolisées
· La consommation d’alcool est déconseillée, quel que soit le type de boisson alcoolisée (vin, bière, spiritueux...).
· Ne pas inciter les personnes abstinentes à une consommation d’alcool régulière, même modérée, car toute consommation d’alcool régulière est à risque.
· En cas de consommation d’alcool, afin de réduire le risque de cancers, limiter la consommation autant que possible, tant en termes de quantités consommées que de fréquence de consommation. En cas de difficulté, envisager un accompagnement et éventuellement une prise en charge.
· Les enfants et les femmes enceintes ne doivent pas consommer de boissons alcoolisées.
Surpoids et obésité
· Maintenir un poids normal (IMC entre 18,5 et 25 kg/m2).
· Pour prévenir le surpoids et l’obésité : pratiquer au moins 5 jours par semaine au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée comparable à la marche rapide ou pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée comparable au jogging, et limiter les activités sédentaires (ordinateur, télévision...) et consommer peu d’aliments à forte densité énergétique et privilégier les aliments à faible densité énergétique tels que les fruits et légumes.
· Surveiller le poids de façon régulière (une fois par mois).
· Pour les sujets présentant un surpoids (IMC > 25 kg/m2), une obésité (IMC > 30 kg/m2) ou une prise de poids rapide et importante à l’âge adulte, un accompagnement et éventuellement une prise en charge sont à envisager.
Viandes rouges et charcuteries
· Limiter la consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine. Pour compléter les apports en protéines, il est conseillé d’alterner avec des viandes blanches, du poisson, des œufs et des légumineuses.
· Limiter la consommation de charcuteries, en particulier celles très grasses et/ou très salées.
· En cas de consommation de charcuteries, afin de diminuer le risque de cancers, réduire autant que possible la taille des portions et la fréquence de consommation.
Sel et aliments salés
· Limiter la consommation de sel en réduisant la consommation d’aliments transformés salés (charcuteries, fromages...) et l’ajout de sel pendant la cuisson ou dans l’assiette.
Compléments alimentaires à base de bêta-carotène
· Ne pas consommer de compléments alimentaires à base de bêta-carotène.
· Sauf cas particuliers de déficiences et sous le contrôle d’un médecin, la consommation de compléments alimentaires n’est pas recommandée. Il est conseillé de satisfaire les besoins nutritionnels par une alimentation équilibrée et diversifiée sans recourir aux compléments alimentaires.
Les recommandations nutritionnelles élaborées proposent des repères qu’il serait souhaitable d’atteindre tout en conciliant plaisir et santé. S’il est recommandé de limiter la prise de certains aliments, il n’est pas question d’en interdire la consommation. D’après les estimations récentes réalisées dans le cas de pays développés (États-Unis et Royaume-Uni), la mise en œuvre de telles recommandations pourrait permettre d’éviter un tiers des cancers les plus communs.

Source : La situation du cancer en France en 2009, octobre 2009, Institut National du Cancer.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Article très intéressant ...

    J'ai écrit un petit article concernant les aliments recommandés en fonction du type de cancer. Les études ont montré que leurs influences étaient variables selon le type de cancer dont on souffre ...

    Voici l'article : www.mapertedepoids.com/blog-perdre-du-poids/comment-un-regim­e-peut-il-influencer-le-risque-de-cancer/

    Bonne lecture !

    Fred.

    RépondreSupprimer